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ecole
3 décembre 2016

La fontaine de Margatte Au bord de l’étang de

La fontaine de Margatte Au bord de l’étang de Combourg, le seigneur Riwallon avait fait construire un grand château. Le seigneur aimait se promener autour de l’étang. Souvent, en rêvant, il en longeait la rive jusqu’à la fontaine de Margatte, puis il revenait tranquillement. Or, un jour, comme il approchait de la fontaine, il entendit des vociférations : - Nom de nom d’un petit bonhomme ! La voix venait des buissons qui bordaient le sentier. Riwallon, intrigué, s’approcha et vit alors une chose surprenante : un petit nain barbu, à peine plus haut qu’un champignon, qui se débattait parmi les ronces. - Nom de nom d’un petit bonhomme, aidez-moi donc ! Vous voyez bien que ma barbe est accrochée aux épines ! Riwallon fut amusé qu’un si petit être puisse se mettre dans une si grande colère. Il sortit le couteau qu’il avait toujours dans sa poche, coupa les ronces une à une et, soulevant le nain par son paletot entre le pouce et l’index, le tira de sa fâcheuse posture. Pui il le déposa à ses pieds. Le nain avait encore des épines plein la barbe, et il était de fort méchante humeur. Riwalon essaya de l’apaiser : - Que faisais-tu dans ce fourré ? - Je cherchais la Pierre, pardi ! - La pierre ? Quelle pierre ? s’étonna Riwallon. - Eh bien… la Pierre Blanche. Le nain se radoucissait et, tout en retirant une à une les épines de sa barbe, il expliqua : - La Pierre Blanche est une Pierre merveilleuse. Il suffit de la jeter dans la fontaine de Margatte pour empêcher l’eau de déborder. - Grande merveille en effet ! s’exclama Riwallon en riant. Voilà un conte bien amusant : tout le monde sait que la fontaine de Margatte ne déborde jamais, on peut donc bien y jeter les pierres qu’on veut. Le seigneur se pencha vers le nain, mais il ne le trouva plus nulle par : il avait disparu dans les fourrés. A quelque temps de là, le seigneur Riwallon se rendit à cheval à Dol, pour y voir son frère. Il n’en revint que tard le soir, alors que le soleil se couchait. Or, en ce temps-là, les routes étaient peu sûres la nuit : on risquait à tout instant de se faire détrousser par les brigands. Riwallon se dépêchait donc pour arriver au château avant la nuit, quand tout à coup, il vit une ombre au milieu du chemin. Il tira si fort sur les rênes pour arrêter son cheval que la bête se cabra. - Oh ! J’ai bien failli vous blesser ! cria-t-il en s’apercevant qu’il s’agissait d’une vieille femme. Il ne faut pas rester sur le milieu du chemin. - Je resterai où je veux. Le seigneur demeura tout étonné qu’on lui réponde sur ce ton. - En tout cas, dit Riwallon, maintenant laisse-moi passer ! - Point ne passeras ! répondit-elle d’un ton mauvais. - Retire-toi de là, te dis-je ! - Point ne passeras, reprit la vieille. - Ecarte-toi, vieille sorcière, ou je te donne un coup de ma cravache ! hurla Riwallon en colère. La vieille cracha par terre aux pieds du cheval. Ses petits yeux méchant se mirent à briller et, fixant Riwallon, elle ricana : - Ah ! Tu m’insultes ! Longtemps, je te le dis, tu regretteras tes paroles. Puis, levant le bras au ciel, elle cria : - Que la bonde de la fontaine de Margatte soit ôtée, et que coule l’eau jusqu’à ce que le pays soit noyé et ton château englouti ! Et sa silhouette se perdit dans la nuit. Le lendemain matin, Riwallon, fut réveillé par des cris : - Seigneur ! Seigneur ! La fontaine de Margatte coule à flots ! Déjà elle déborde et fait monter l’eau de l’étang ! Riwallon sauta du lit, s’habilla et à la hâte et courut à la fontaine. Il essaya vite de boucher l’arrivée d’eau, mais le flot giclait si fort que rien ne lui résistait. Alors Riwallon se souvint du nain et de la Pierre Blanche. Il courut à l’endroit où il l’avait rencontré, sauta sur les fourrés et se mit à la recherche de la pierre merveilleuse. Il fouilla les fossés, gratta la terre de ses mains, s’écorcha mille fois aux ronces. L’eau de la fontaine coulait de plus belle, elle lui léchait maintenant aux pieds. Riwallon fouilla encore ; l’eau lui monta à la cheville. Bientôt elle atteignit ses genoux. Alors Riwallon vit qu’il ne pourrait continuer à chercher car, sous tant d’eau, il n’apercevait même plus le fond. Tout le pays serait donc noyé par sa faute… Il passa sa main sur son front et, à ce moment précis, il entendit : - Au secours! Au secours! C’était le nain, qui s’accrochait désespérément à une branche pour ne pas être noyé. Jamais Riwallon ne fut aussi heureux de voir quelqu’un. Il le hissa sur ses épaules et demanda : - Dis-moi vite où est la Pierre Blanche! - Ha, ha! s’amusa le nain. Ne m’as-tu pas dit, il n’y a pas longtemps, que la fontaine de Margatte ne débordait jamais ? - Je te l’ai dit et j’ai eu tort, mais je t’e supplie, dis-moi où est la Pierre. - Là, fit le nain malicieusement en montrant sa poche. L’eau arrivait maintenant à la taille du seigneur de Combourg. Le nain sur son dos, il nagea de toutes ses forces jusqu’à la fontaine, et y laissa tomber la Pierre. Aussitôt, le flot qui s’écoulait redevint filet d’eau, le niveau de l’étang commença de baisser. Lorsque Riwallon eut de nouveau les pieds au sec, le nain sauta à terre et s’éloignant, cria : - Surveille bien la fontaine, seigneur de Combourg, pour que personne ne puisse ôter la bonde, car il n’y avait qu’une seule Pierre Blanche ! Jusqu’à présent, personne n’a soulevé la bonde de la fontaine de Margatte, mais un jour peut-être… Méfiance !

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